mardi 1 juin 2010

L'enfant prodige



J'ai fait de la musique classique de 9 à 22 ans. Pendant treize ans. En solo, en duo, en trio, en quatuor ou en grand ensemble, j'en ai joué. De compositeurs partant de Mozart à Stravinsky, en passant par Beethoven, Schubert ou Ravel. La musique classique fait donc partie de mon éducation musicale ; c'est la base. Quand j'en entends, je deviens nostalgique et surtout, je ne veux pas être dérangée. C'est une façon d'avoir un moment paisible et serein. Avoir l'impression que le temps s'arrête pour écouter ces œuvres. 
Un des grands compositeurs québécois, André Mathieu, fait l'objet d'un long-métrage récemment sorti sur les grands écrans. Réalisé par Luc Dionne (Les jumelles Dionne, Aurore, Omertà, Monica la Mitraille, etc) et mettant en vedette une impressionnante et merveilleuse brochette d'acteurs (Marc Labrèche, Macha Grenon, Benoit Brière, Patrick Drolet, Lothaire Bluteau, Karine Vanasse, Mitsou Gélinas, Catherine Trudeau et plusieurs autres), ce film met en lumière les débuts majestueux du jeune compositeur et ses dernières années de déchéances, jusqu'à sa mort en 1968. Je viens d'aller voir ce drame biographique ce soir. Je suis vraiment impressionnée. J'ai rarement été déçue par la qualité de scénario et de réalisation qu'offre Luc Dionne. La qualité du jeu de Labrèche, Drolet et Grenon est bouleversante. Trois acteurs de talents. Marc Labrèche démontre qu'il peut jouer les comiques avec ces émissions (3600 secondes d'extase) mais qu'il sait bien sortir son côté plus dramatique pour le rôle de Rodolphe Mathieu. Macha Grenon (Mimi Mathieu), on la voit peu sur nos écrans depuis quelques années, mais à chaque fois, elle épate. Et Patrick Drolet (André Mathieu), qu'on connaît pour son rôle de Rich the Bitch dans Les Invincibles, démontre son grand talent dans ce rôle. Un autre acteur que j'ai adoré voir est Benoit Brière dans le rôle du chef d'orchestre Wilfrid Pelletier. Le jeune Guillaume Le Bon joue avec brio aussi le jeune André Mathieu. Vraiment, c'est un film merveilleux et je ne connaissais pas vraiment la musique d'André Mathieu, mais je savais que je tomberais sous le charme de sa musique avec l'extrait de l' Andante de son Concerto de Québec qu'on entend dans la bande-annonce du film. C'est donc sans hésiter que je me suis procurée la bande sonore du film. 


Edit : Critique avec du recul

Vraiment, je n'ai rien à redire sur la performance des acteurs.. Mais il y a tout de même quelques trucs qui me titillent depuis que j'ai pris du recul suite au visionnement. 

J'aurais aimé une plus grande portion de Mathieu dans sa vie adolescence, début de l'âge adulte. Là on passe de la vie du compositeur au début de l'adolescence à celui d'adulte dans la trentaine. J'ai encore l'impression qui manque un bon bout entre ces deux étapes de sa vie. Je crois que le réalisateur aurait pu se permettre de faire un film un peu plus long pour combler ce manque. 
Autre petit point, l'utilisation des images d'archives qui représentent les villes de Montréal ou New York ou Paris, pour illustrer aux spectateurs l'ambiance extérieure et leur fournir une référence historique. Peut-être est-ce dû au budget, mais ces quelques scènes de transitions auraient pu être coupées, ce qui aurait donné quelques minutes de plus pour explorer la vie du compositeur troublé. 
J'étais contente aussi d'entendre des œuvres de Rachmaninov et Mahler. Deux grands compositeurs qui ont marqués leur époque. 
Voilà. Et vraiment, les oeuvres d'André Mathieu valent le détour. 

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